Presse







 Musiques aux jardins, des concerts-lectures sous le signe de la biodiversité     [31/05/2013]

Plus de 30 espaces verts en France accueillent des spectacles originaux où l'art célèbre les liens entre l'homme et la nature

Le regard levé vers les cieux capricieux en quête d'un rayon de soleil, nous devrions être rassurés, sinon comblés, ce week-end : une embellie s'annonce... Il est donc temps de consulter le programme 2013 de Musiques aux jardins, manifestation pilotée par le pianiste Patrick Scheyder et son épouse la comédienne Monique Scheyder, entourés d'une équipe de fidèles (Michael Lonsdale, François Marthouret, Marie-Christine Barrault, Philippe Beaussant, Jean-Marie Pelt...) que rejoignent occasionnellement quelques nouveaux venus tel Erik Orsenna.

Après George Sand, Léonard de Vinci ou Jean-Jacques Rousseau, grandes figures auxquelles Musiques aux jardins a rendu hommage ces dernières années, voici un nouveau thème, fil rouge des spectacles donnés tout l'été dans plus de 30 parcs et jardins de France. 

« Nous avons voulu réfléchir autour de la biodiversité, explique Patrick Scheyder qui a sollicité l'astrophysicien Hubert Reeves, président de l'association Humanité et Biodiversité, pour parrainer l'édition 2013 de la manifestation. Des Fioretti de François d'Assises aux textes de scientifiques contemporains, le rapport de l'homme à la nature, amie et ennemie, choyée ou martyrisée, nous a inspiré un « montage » entre paroles et musiques qui trouve tout son sens au cœur même des espaces verts où nous jouons... Les  jardiniers  des différents parcs qui nous accueillent ont chacun interprété ce sujet à leur manière, en fonction notamment des plantes qu'ils veulent mieux faire connaître au public. »

Il n'est pas rare d'ailleurs que le bruit évocateur des outils de jardinage soit associé à celui des marteaux et cordes du piano, dans un contrepoint sonore concret et ludique...

Hubert Reeves, mélomane passionné, n'a guère hésité à apporter son parrainage. Pour l'infatigable savant, toute occasion de parler de la défense de biodiversité mérite d'être saisie, avec lucidité mais sans céder au catastrophisme. 

« Inscrire cette préoccupation dans une manifestation artistique me semblait original et pertinent, se réjouit-il. Mon « message » est simple : essayons d'intégrer l'homme dans la nature pour en finir avec le rapport de domination qui précipite notre perte. Il s'agit de promouvoir un nouvel humanisme, fondé sur l'adaptation intelligente au milieu naturel et non sur sa sujétion. Dans une période de crise, les slogans du type « tout est foutu » peuvent facilement sembler convaincants. Pour ma part, je suis plutôt adepte de la très belle formule du poète Hölderlin selon laquelle « là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve » ! »

Pour accompagner ces considérations qui récusent l'angélisme comme le pessimisme, Patrick Scheyder a sélectionné un florilège de musiques de danse, « de la musique qui avance, de la musique joyeuse et festive ». 

Chopin, Tchaïkovski ou Strauss résonneront au milieu des bosquets et des herbes folles, des parterres tracés au cordeau et des massifs plus folâtres, des pelouses bien taillées et des bosquets exubérants... 

« Nous essayons que chaque élément visuel ou sonore du spectacle puisse toucher le spectateur qui, souvent, découvre avec étonnement combien les liens entre homme et nature ont passionné les grands esprits à travers les siècles, reprend Patrick Scheyder. Savez-vous, par exemple, que, dans les années 1870, à la fin de sa vie, George Sand s'inquiétait de la déforestation des campagnes pour produire le bois de chauffage ? Elle était soucieuse d'un avenir où les ressources naturelles ne seraient plus suffisantes... »

« Aujourd'hui, il ne faudrait pas, prolonge Hubert Reeves, que toutes ces interrogations soient reléguées au second plan, sous prétexte que les « vraies » questions sont celle du chômage et du pouvoir d'achat. Une crise ne dédouane pas de réfléchir au futur de nos enfants. Je le répète, il ne s'agit pas de savoir si nous devons être pessimistes ou optimistes. En revanche, soyons déterminés ! »

Le 31 mai à 20 h au Jardin de l'ENS de Lyon ; le 1er juin à 14 h 30 au jardin du Carmel d'Abbeville et à 17 h 30, dans le parc du Château d'Eu ; le 2 juin dans les Jardins de la Fontaine à Nîmes... Programme complet au 02.43.63.05.58.

EMMANUELLE GIULIANI





 Musiques aux jardins, des concerts pour faire chanter la nature     [30/04/2013]

ARTS - La biodiversité mise en musiques et en textes est au programme de ces concerts les pieds dans l'herbe...

Un jardin, un piano, des acteurs et surtout des jardiniers armés de leurs bêches. Pour la huitième saison, les Musiques aux jardins reprennent leur tournée estivale à travers la France, ou plutôt à travers ses jardins. Imaginée par l'acteur Patrick Scheyder, le spectacle accueille cette année les acteurs Michael Lonsdale et Marie-Christine Barrault pour «associer musique et littérature sur le thème de la biodiversité avec gaité».

Des figurants avec fourches et seaux

De Brest à Montpellier, en passant par Abbeville, Paris ou Amboise, les concerts champêtres ont bien grandi: de six villes la première année, ils en visiteront 44 à l'été 2013. De quoi réjouir l'astrophysicien Hubert Reeves, parrain du festival itinérant. En tant que président de l'ONG Humanité et biodiversité, il reconnaît qu'il est «difficile de rendre le sujet de la biodiversité populaire» et espère qu'il sera mieux porté «par des messages détournés»: «C'est un spectacle enlevé et populaire dont les textes montrent que la préoccupation de la sauvegarde des espèces animales et végétales n'est pas récente», pense Hubert Reeves, qui croit plus «au pouvoir de conviction de la musique» qu'à celui des discours politiques.

Patrick Scheyder a en effet voulu «dédramatiser et dépolitiser» le sujet. «J'ai voulu faire entendre d'autres voix, des personnes qu'on ne pense pas "écolos" comme George Sand ou Léonard de Vinci. Quant aux musiques, je les ai choisies dansantes, gaies et faciles d'accès pour ne pas parler de la nature de façon misérabiliste». Epaulé par des acteurs de renom, Patrick Scheyder ira poser son piano en pleine herbe pour être «à la même hauteur que le public». Et des figurants inattendus pourraient venir troubler la mélodie: les jardiniers des espaces verts communaux ont été recrutés  pour apporter leur contribution. Enfoncer des pieux en rythme, ratisser de façon sonore, associer le son du jardin à celui du piano est une manière de «leur offrir une reconnaissance», se réjouit Patrick Scheyder. 

Toutes les dates et informations sur www.patrick-scheyder.com








      [22/05/2013]

"Musiques aux jardins", un concert sur Le Nôtre les pieds dans l'herbe

Par Marion Guérin (L'Express), publié le 21/05/2013 à 16:25, mis à jour à 16:28

Pour célébrer le 400e anniversaire de la naissance de Le Nôtre, il fallait du jardin, de l'urbanisme, de l'achitecture. Mais aussi de la musique, celle de ses contemporains, Bach, Couperin, Daquin... 

Pour lire la suite cliquez ici : L'express.fr







 La drôle musique des jardiniers municipaux     [04/07/2013]

Le grondement qui monte telle une menace, derrière les accords du clavier, c'est eux. Le léger crissement qui met de l'aigu dans l'emballement de la mélodie, c'est eux. Le frou-frou vaguement cousin des castagnettes, encore eux. "Eux", ce sont les jardiniers municipaux de Paris, que le musicien et compositeur Patrick Scheyder fait "jouer" avec lui sur scène ce midi dans le cadre de son festival itinérant Musiques aux Jardins. Le lieu choisi pour ce drôle de concert de piano, râteaux, sécateurs et plaques de tôle : le parvis de l'Hôtel de Ville.

Des outils en guise d'instruments

"La Rose et la Biodiversité", le titre du spectacle, alterne musique, textes lus par la comédienne Marie-Christine Barrault et " actions de jardinage", réalisées par six employés municipaux du jardin d'Eole (XVIIIème) et de quatre ville de proche banlieue. Un défi créatif et plutôt joyeux pour ces hommes et femmes peu habitués à se produire en public, et encore moins sur le pavé, fut-il agrémenté d'une pelouse éphémère et d'un décor floral. 'Pour le premier Musiques aux Jardins, on avait le décor, raconte Thierry Dodard, le jardinier en chef. Ensuite, on est devenus partie prenante, en réalisant une création végétale en direct sur la musique." Cette fois, ils vont "jouer".

Mais avec des outils en guise d'instruments. Produire des sons en travaillant, les jardiniers le font tous les jours sans y penser. Restait à faire ronfler le motoculteur en harmonie, à ratisser sur des matériaux divers, avec des rythmes et des pauses..."On s'est fait des bœufs avec nos outils", s'esclaffe Didier, ravi de se retrouver "musicien d'un jour". " On n'imaginait pas, avant, que l'on pouvait faire autant de sons différents avec des outils comme les nôtres", poursuit-il. 'on a l'impression d'être des créateurs", sourit Nathalie, l'une des deux jardinières de l'équipe.

Le plus ravi de tous, c'est peut-être Patrick Scheyder, pianiste et comédien, mélangeur de musique et inventeur du festival. Un vrai homme-orchestre, à qui une rencontre avec les jardiniers municipaux a donnée l'idée de ce mariage. "Le monde du jardin est un monde sonore, estime le musicien. Inventer ces sons, improviser une harmonie, c'était aussi parler de la biodiversité de façon ludique... et agréable!"



 
Retrouvez Patrick Scheyder sur    - Présentation flash des spectacles - Informations légales